La filière porc existerait s’il se pratiquait un minimum de solidarité
entre les différents acteurs de cette filière or, à plusieurs niveaux, le chacun
pour soi prédomine : des industriels de l’aliment aux distributeurs, c’est
à celui qui arrivera à capter le maximum de la valeur ajoutée sur un produit déjà
très appauvri.
C’est souvent l’éleveur qui en fait le plus les frais,
devenu le sous-traitant et la variable d’ajustement du système. Il faut cependant souligner que les éleveurs,
et les organisations qui les représentent, se sont enfermés eux-mêmes dans ce
système absurde qui consiste à vouloir absolument produire un porc standard sur
des exploitations familiales artisanales alors que les principaux concurrents européens
et surtout mondiaux ont mis en place des moyens industriels d’élevage.
L’existence de
marchés intermédiaires de l’aliment, des carcasses et des muscles, ouverts à
tout va, a conduit à un effondrement structurel des prix de la viande porcine qui n’est
pas prêt de se reprendre de façon durable, d’autant plus avec les négociations
en cours de vastes traités commerciaux assez irresponsables avec le Canada, le
Mercosur et peut être les USA.
Quoiqu’il en soit, il est absolument nécessaire de redonner
de l’identité locale et de la typicité aux produits porcins et de répondre aux
attentes de plus en plus affirmées par les consommateurs français.
Cela ne sera possible que par la reconstruction de filière
locales identifiables par ceux-ci en comptant sur un partenariat solidaire entre
les acteurs du haut en bas de la filière
sur la base d’un cahier des charges assurant la typicité des produits, de
grilles tarifaires garantissant une équitable répartition de la valeur ajoutée , de certification
et de marques commerciales.
Mis à part quelques précurseurs encore bien timides en
Gascogne, en Corse ou au Pays Basque, on en est encore très loin et il serait
souhaitable que les pouvoirs publics, à tous les niveaux, s’emparent de la
question, ce qui éviterait à terme de creuser le déficit de la balance
commerciale de la filière porc qui s’évaluerait, selon le site professionnel « Culture Viande », à 400 millions d’euros pour 2017.
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