vendredi 4 novembre 2016

L'avenir de la production porcine française est-il dans l'exportation ?



Une rapide analyse des flux entre les principaux producteurs et consommateurs mondiaux de viande de porc fait ressortir une relative adéquation entre la production et la consommation au niveau des grands groupes de pays:
La Chine d'un côté, l'UE prise dans son ensemble, l'Alena (USA et le Canada), la Russie, l'Amérique du sud (Brésil, Chili, Argentine).

La Chine, premier importateur mondial, importe  moins de 4 millions de tonnes (TEC) pour une production propre de 54 millions de tonnes.(2014)
L’UE à 28 exporte moins de 3,3 millions de tonnes pour une production propre de 22 millions de tonnes (2015), et l’Alena exporte 2 millions de tonnes pour une production de 14 millions de tonnes.( Sources IFIP, Le porc par les chiffres )

Cela  caractérise la relative modestie des échanges intercontinentaux qui ne concernent en fait que 6% de la production et de la consommation mondiale.

Quand il n'est pas un objectif, comme en Russie, l’auto approvisionnement est la règle générale, au moins au niveau des grands ensembles mondiaux.
Les grands marchés sont donc essentiellement intra-régionaux  mais sous influence certaine de l’activité des échanges intercontinentaux, qui peuvent présenter parfois des effets déstabilisants, parfois aussi des effets régulateurs.
Cela a été le cas au second trimestre 2016 et encore maintenant ou la forte demande la Chine a permis de désengorger un marché européen déséquilibré par la fermeture du marché russe et ainsi de rétablir des cours plus rémunérateurs pour les éleveurs.

Mais la stabilité de ces échanges intercontinentaux est loin d'être assurée, la concurrence vive, surtout avec l'Alena) et le retour destabilisateur sur le marché intérieur de chaque groupe de pays probable, à défaut d'être prévisible.

Par ailleurs, le dynamisme de l'activité export européenne pays tiers (hors-UE), donc de 3,3 millions de tonnes en 2015, est essentiellement porté par l'Allemagne (22%), le Danemark (15%), l'Espagne (13%) et les Pays Bas (10%), la France, toujours 3ème producteur européen, ne contribue que pour 6%. L'activité sur l'année 2016 s'annonce en forte progression pour tout le monde, grâce surtout à la demande chinoise, mais le classement sera sans doute identique.

Le premier objectif pour la filière porcine française doit surtout être de reconquérir son marché intérieur.