mercredi 30 mai 2018

Vers une prochaine crise du porc en France ?



 Les cours du porc sur le marché au cadran de Plérin  restent désespérément bas.

Ces cours orientent toujours la plus grande partie des transactions sur le territoire national, souvent en cohérence avec les marchés voisins, allemands et espagnols principalement.

De façon assez régulière depuis des années, les cours sont au plus bas  en fin d’année et remontent à partir de mars-avril pour atteindre leur apogée en juillet août quand la demande est forte en produits à griller, saucisses, etc… qui agrémentent les barbecues européens.

Or curieusement en ce moment, les cours français restent bas et en dessous de ceux de ses voisins, à l’exception du cours danois, très dépendant des marchés de grand export, vers la Chine principalement.

Bref, cette année, rien ne se passe comme d’habitude.

Le climat pluvieux du printemps décourage les amateurs de grillades en plein air, le marché chinois se restreint, la concurrence américaine, canadienne et brésilienne devient de plus en plus vive  sur les marchés internationaux et les offres espagnoles et polonaises  sont en forte augmentation.

Résultat : Les cours sont plus de 30 centimes d’euros plus bas qu’en 2017 (environ 1,35 € le kg-carcasse payé à l'éleveur au lieu de 1,65€ en 2017 à la même époque), qui a été une assez bonne année après plusieurs années très difficiles et qui a bénéficié de l’alignement des planètes : forte demande chinoise et asiatique, modération des prix de l’aliment, concurrence américaine subissant encore les contre coups de l’épidémie de DEP, etc…. Tout cela est fini !

Les cours de Plérin  ne semblent pas vouloir remonter, du moins de façon satisfaisante pour les éleveurs, dont beaucoup vendent depuis plusieurs mois  à perte, asséchant à nouveau les trésoreries laborieusement et partiellement reconstituées l’année dernière après plusieurs années très difficiles.

Si la montée saisonnière des cours  est encore possible, si ce n’est probable d’ici l’été, il ne faut pas s’attendre à retrouver ceux de l’an dernier et les éleveurs français les moins compétitifs vont très certainement connaitre à nouveau des difficultés qu’aucune politique de court terme ne pourra réellement soulager.