samedi 28 juillet 2018

Une grave crise de l’élevage porcin parait inéluctable après l’été.




Après une embellie  en 2016/2017, tous les voyants qui permettent d’évaluer l’état de la conjoncture porcine pour la fin 2018 sont à nouveau passés au  rouge :
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      - Les cours du marché du porc au cadran de Plérin, baromètre qui influence  une grande partie des transactions entre  les éleveurs et l’aval de la filière, abatteurs, transformateurs et distributeurs, restent désespérément bas depuis le début de l’année 2018, autour de 1,20 € le kg carcasse, ce qui, avec les primes de classement, se traduit par un maximum de 1,40 € du prix réel payé à l’éleveur. L’année dernière à la même époque, ce prix moyen  s’élevait à 1,65 €, à conditions de charges sensiblement égales (prix de l’aliment entre autres).
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      - Le prix de revient moyen pour un éleveur français se situe aux alentours de 1,55 € le kg carcasse, avec cependant de larges écarts d’un élevage à l’autre. Le compte n’y est donc pas pour la très grande majorité des éleveurs  qui perdent en moyenne 15 centimes au kg, et cela depuis environ 10 mois.
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      - La situation porcine à l’intérieur de la Communauté Européenne est aussi très préoccupante :
o   Les cours allemands, espagnols et danois sont aussi très bas.
o   La consommation européenne est en baisse.
o   Les offres espagnoles et polonaises sont en hausse quantitative et compétitives en prix.
o   Le grand export, vers l’Asie principalement, est de plus en plus bouché et les surproductions européennes  se retrouvent donc sur le marché intra-communautaire.
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      - Les débouchés au grand export sont compromis :
o   Augmentation du volume  des productions américaines, canadiennes, brésiliennes et maintenant russes, qui viennent concurrencer les européens sur les marchés asiatiques, avec des prix compétitifs, souvent aussi favorisés par les taux de change.
o   Le débouché chinois, premier marché à l’export pour les européens et les américains,  est en cours de rétrécissement du fait de l’augmentation régulière de la production interne.
o   Seul un blocage « politique » lié à la dégradation des relations commerciales Chine-USA (et aussi Mexique-USA), pourrait améliorer (temporairement) la situation pour les éleveurs européens.

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      - Conclusion provisoire :
o   La filière française, qui n’est pas de loin la plus compétitive au niveau européen, va subir une concurrence intra-communautaire accrue avec de faibles perspectives au grand export.
o   Prêcher pour le porc « Origine France » ne suffira certainement pas à éviter  la crise de surproduction et la baisse des cours, qui s’annoncent sévères.


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